Anderlecht compte le plus grand nombre de boucheries de détail de la Région bruxelloise et la plupart sont installées aux alentours des abattoirs.
L’offre des de produits des boucheries a évolué avec Cureghem qui, depuis toujours, accueille une communauté immigrante : aujourd’hui, une dizaine de boucheries marocaines, africaines, libanaises, roumaines, polonaises et, bien sûr, belges se côtoient sur la rue Ropsy-Chaudron et ses environs. Les clients peuvent donc y trouver les salaisons et les pièces de viande qui correspondent à leurs habitudes alimentaires.
Se fixer
En plus des commerces fixes du quartier, la viande se vend au détail trois fois par semaine au Marché aux viandes situé jusqu’il y a peu dans un local industriel connecté à la structure de l’abattoir. Sur trois couloirs de comptoirs en verre et aluminium, une quarantaine de bouchers louaient un ou plusieurs étal à l’année, une seule journée ou trois jours selon leurs besoins.
Depuis la fin mai 2015, le commerce de viande s’est installé dans la « nouvelle » halle alimentaire – le Foodmet – aux côtés d’échoppes de maraîchers. Du mobile, du modulable, on passe à un local fixe. Parmi les exploitants du Marché aux viandes, tous n’ont pas pu ou voulu courrir le risque. D’une part, l’équipement des locaux commerciaux était totalement à la charge des exploitants. D’autre part, pour ceux qui louaient un emplacement une seule fois par semaine, s’installer « en fixe » trois ou quatre jours est un changement qu’ils n’ont pas osé tenter. L’itinérance, plus qu’un choix de vie, est pour beaucoup un choix économique, comme en témoigne un boucher ambulant : « Aujourd’hui, les quartiers changent beaucoup. Comme ambulant, on fait un marché, ça va pas, on va ailleurs. Par contre, avec un commerce fixe, faut faire tout sur place, tu investis beaucoup, dans l’atelier, etc. Et si ça va pas, tu perds tout. » 1
S’adapter
Le Foodmet a donc ouvert depuis quelques semaines et il ne désemplit pas. Derrière les 17 comptoirs-ateliers, la viande s’empile comme auparavant, les prix n’ont pas l’air d’avoir augmentés et la diversité des produits est toujours présente. Le trippier de l’abattoir a même tenté l’aventure. Certains clients sont un peu perdus et recherchent en vain leur ancien boucher… D’autres sont plutôt satisfaits des nouvelles installations, plus aérées, plus neuves, plus nettes… La société Abattoir réussira-t-elle son pari : moderniser pour maintenir et développer le marché aux viandes et l’ouvrir également le jeudi dans les prochains mois ?
- Dino Quedo, Boucher ambulant sur quatre marchés, dont celui de Saint-Gilles. ↩