1

Sacrifier en ville

Conférence de Anne-Marie Brisebarre & Hocine Benkheira.

Lundi 4 décembre 2017 – CONFÉRENCE – 18h – Séminaire Caves de Cureghem – 24 rue Ropsy-Chaudron, 1070 Anderlecht. Fléché depuis Métro Clemenceau / Entrée principale dite des « taureaux ».

Entrée libre. Réservation souhaitée : info@forum-abattoir.org

&

Mardi 5 décembre 2017 – ATELIER – 10h – Curohall – 7 rue Ropsy-Chaudron, 1070 Anderlecht.

Gratuit – réservation obligatoire, places limitées, info@forum-abattoir.org

Quelle place pour le sacrifice de l’Ayd al kabîr dans un espace urbain qui cherche à le normer jusqu’à le faire disparaître ?

Hocine Benkheira, directeur d’étude à l’Ecole Pratique des Hautes Études, section des sciences religieuses, a notamment publié  Islâm et interdits alimentaires. Juguler l’animal, 2000, PUF

Anne-Marie Brisebarre, directrice de recherche émérite au CNRS – Laboratoire d’anthropologie sociale, Collège de France, « fête du mouton : un sacrifice musulman dans l’espace urbain, CNRS Éditions,   Fêter l’ayd al-kabir : enquêtes comparatives sur un rituel musulman en milieu urbain (France, Maroc, Mauritanie, Sénégal)

Durant de longues années, le site des Abattoirs d’Anderlecht a accueilli l’abattoir temporaire de la commune pour la fête de l’Ayd al kabîr. En 2014, la commune a cessé de l’organiser non pas faute de succès, au contraire… Des travailleurs  ont invoqué un manque de personnel et des motifs sanitaires consécutifs à l’affluence.

Par ailleurs, la législation impose d’abattre les animaux de boucherie avec étourdissement préalable, sauf dérogation pour motif religieux. Depuis deux-trois ans, la Flandre et la Wallonie tentent de supprimer l’exception qui profitait jusqu’alors aux cultes juifs et musulmans.

L’abattage rituel est taxé de pratique « barbare » par les uns, alors que d’autres considèrent qu’une saignée sans étourdissement dans des conditions artisanales est préférable à un abattage avec étourdissement en condition industrielle.  Enfin, le rite est très complexe et comporte des précautions qui pourraient conduire à plus de bien-être animal si elles étaient totalement rencontrées. (voir Vous avez-dit Halal).

Enfin, en août dernier, à quelques jours de la  « fête du mouton », des pratiquants ont ressenti comme stigmatisant la campagne de Gaïa présentant un mouton pleurant une larme de sang, affichée sur de nombreux abribus de la région de Bruxelles. Faute de site d’abattage temporaire, certains parviennent à se fournir dans les abattoirs agréés, d’autres préfèrent les dons financiers, et enfin certains … se débrouillent.

En 1998, Anne-Marie Brisebarre s’interrogeait  « que devient le sacrifice de l’Ayd al kabîr inséré dans une France urbaine ou l’islam se trouve en situation minoritaire et tente de trouver sa place ? (1) » Plus de vingt ans plus tard, cette question a d’autant plus d’acuité dans le contexte actuel et mérite d’être transposée à la situation belge et bruxelloise.

 

  1. Anne-Marie Brisebarre et al., La Fête du mouton. Un sacrifice musulman dans l’espace urbain, 1998, CNRS édition.