De l’emploi, du logement social, des services collectifs et un Cureghem accueillant

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Le Centre de Rénovation Urbaine (CRU) est installé en bordure du site, chaussée de Mons. Il travaille sur l’urbanisme, l’environnement, le logement, dans l’optique de maintenir les habitants dans leur quartier. Il s’agit d’améliorer les conditions de vie de ceux qui sont là et non d’attirer de nouveaux habitants au portefeuille plus garni. Ceci les amène à s’intéresser aux projets immobiliers et à la maîtrise du foncier pour enrayer la spéculation.

Rencontre avec Abderazzak Benayad.

« Le CRU s’intéresse au site depuis la fin des années ’90. À l’époque, sur ses abords, chaussée de Mons, il n’y avait que des maisons vides, en grande partie propriété de la société Abattoir. Puis, ASSAM a construit des logements sociaux du n°241 jusqu’aux usines Renault. Quand nous nous sommes installés au rez-de-chaussée du n°211, nous avons également créé et rénové six logements aux étages. »

Le CRU considère que « malgré le bail emphythéotique qui lie Abattoir, société privée, et la Commune d’Anderlecht, pour le site des abattoirs, cet espace garde une dimension publique. Il en découle que les associations et les habitants doivent être associés à la réflexion du devenir du site. »

Un site accueillant

« À l’heure actuelle, l’entrée située face de la station de métro Clemenceau est dans un état déplorable ! Les façades arrières sont décrépies, le sol est défoncé et la traversée piétonne de la chaussée de Mons est dangereuse. Pour nous, l’image populaire de Cureghem ne doit pas justifier ce laisser-aller alors que des dizaines de milliers de personnes l’empruntent chaque week-end. Avec le Contrat de quartier Lemmens (2004), le CRU avait obtenu un financement pour l’embellir. Nous avions besoin de la SA Abattoir pour boucler le budget mais la société a décliné en invoquant des aménagements futurs prévus dans le cadre de son Master Plan, etc. Aujourd’hui, la nouvelle Halle alimentaire est inaugurée… mais l’entrée est toujours dans le même état ! C’est dommage, non ? »

Des infrastructures collectives et du logement social

« Le quartier manque d’espaces verts, de crèches… Tout aménagement d’un site aussi énorme devrait prendre en compte les besoins des habitants et des usagers. Or, les principaux usagers du marché des abattoirs sont les habitants d’Anderlecht et les habitants d’origine immigrée de la première ceinture et des abords du Canal. Leur présence garantit l’activité économique du site. Mais que propose la société Abattoir en échange ? Quelles infrastructures collectives ? N’ont-ils pas plus besoin d’une piscine publique que d’une salle de spectacle ? Ou de logement social ? Il y en a, chaussée de Mons, aux étages du CRU ainsi que de maisons voisines. Pourquoi ne pas en installer rue Ropsy-Chaudron ? Certes, l’activité industrielle peut apporter des désagréments, mais les habitants de Cureghem s’en sont toujours accommodés. »

Maintenir le bassin d’emploi productif en ville

« Tout comme le commerce de voiture d’occasion, si l’abattoir est là, autant qu’il y reste.
Il est important que la ville demeure un lieu de travail et de production. Il faut qu’elle garde ses bassins d’emploi. Ce sont eux qui maintiennent un lien historique avec le Cureghem d’hier et d’aujourd’hui : la production agroalimentaire avec Abattoir, le textile avec le Triangle et le commerce des voitures à Heyvaert. Ces activités doivent rester car elles protègent une autre fonction essentielle du quartier : sa dimension populaire et d’accueil. »

Werk, sociale huisvesting, openbare dienstverlening en een gastvrij Kuregem

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Het Centrum voor Stadsvernieuwing (CSV) ligt op de rand van de site, op de Bergensesteenweg. De organisatie werkt rond stedelijke thema’s, leefomgeving en huisvesting. Ze heeft als doel de inwoners in de wijk te houden. Het gaat er daarbij om hun levensomstandigheden te verbeteren, en het is zeker niet de bedoeling om nieuwe bewoners met een dikkere portefeuille aan te trekken. Dit leidt de vzw tot het thema van de woningprojecten en de controle op de grondbelastingen om speculatie af te remmen.

Ontmoeting met Abderazak Benayad.

“Het CSV is zich eind jaren 90 voor de site beginnen interesseren. In die tijd had je in de directe omgeving van de Bergensesteenweg enkel leegstaande huizen, die voor het grootste deel eigendom waren van de vennootschap Abattoir. Daarna begon ASSAM sociale woningen te bouwen vanaf nummer 241 tot aan de Renault-vestiging. Toen wij ons installeerden op het gelijkvloers van nummer 211, hebben we daar ook zes woonruimtes op de bovenverdiepingen gecreëerd en gerenoveerd.”

Ondanks de erfpacht dat de private onderneming Abattoir en de gemeente Anderlecht aan elkaar bindt voor de uitbating van de Slachthuizensite, vindt het CSV dat deze haar openbaar karakter moet blijven behouden. Daarom moeten organisaties en buurtbewoners samen nadenken over de toekomst van de site.

Een gastvrije site

“Op dit ogenblik bevindt de ingang rechtover metrostation Clemenceau zich in een erbarmelijke staat. De achterste gevels zijn vervallen, de grond zit vol kuilen en de oversteekplaats voor voetgangers over de Bergensesteenweg is ronduit gevaarlijk. Volgens ons is het volkse imago van Kuregem geen excuus voor deze onverschilligheid, zeker niet omdat er elk weekend duizenden bezoekers passeren. In 2004 kreeg het CSV met het wijkcontract Lemmens een budget voor de verfraaiing van de buurt. Wij hadden Abattoir NV nodig om dat budget bij te passen, maar zij heeft zich toen teruggetrokken met als reden de toekomstige verbouwingen die al voorzien waren in het masterplan. Vandaag wordt de nieuwe Vleesmarkt ingewijd… maar de ingang is nog in net dezelfde lamentabele staat. Dat is toch jammer, nee?”

Collectieve voorzieningen en sociale huisvesting

“De wijk heeft nood aan meer groene ruimte, meer kinderopvang, etc. Elke verbouwing van een site van die omvang zou rekening moeten houden met de buurtbewoners en de gebruikers. De belangrijkste gebruikers van de markt van de slachthuizen zijn in eerste instantie de inwoners van Anderlecht en de migrantenbevolking. Hun aanwezigheid garandeert de economische bedrijvigheid van de site. Maar wat stelt Abattoir NV in de plaats? Welke collectieve voorzieningen? Hebben de buurtbewoners niet meer nood aan een openbaar zwembad dan aan een toneelzaal? Of aan sociale woningen? Die zijn er wel op de Bergensesteenweg. Waarom zouden er geen kunnen bijkomen in de Ropsy-Chaudronstraat? Natuurlijk kunnen de industriële activiteiten er overlast veroorzaken, maar de inwoners van Kuregem hebben zich altijd goed aangepast.”

De reserve aan productie-werkgelegenheid in de stad houden

“Net zoals de handel in tweedehandsauto’s, kan het slachthuis maar beter blijven blijven waar het is. Het is belangrijk dat de stad een plek blijft waar ook werk en productie is. De stad moet haar werkgelegenheidsreserves trachten te behouden. Zij vormen namelijk een historische link tussen het oude en het nieuwe Kuregem: de agrovoedingsproductie met Abattoir, het textiel met de Driehoek, en de autohandel met Heyvaert. Deze activiteiten kunnen beter blijven want ze beschermen een andere essentieel kenmerk van de wijk: haar volkse karakter en haar gastvrijheid.”

Manufakture Abattoir

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Le 25 mai dernier, la société Abattoir a inauguré le Foodmet, une halle couverte qui accueille désormais 17 boucheries et une bonne trentaine de maraîchers. Pour sa construction, Abattoir SA avait été soutenue par une subvention européenne issue du programme FEDER 1. Le même jour, la société apprenait que son projet Manufakture Abattoir allait être également soutenu par le FEDER 2014-20201. Retour sur les projets et perspectives de développement avec Jo Huygh, architecte d’Abattoir SA.

Jo Huygh : Dès le début, nous avons envisagé de développer le site autour du concept du « ventre de Bruxelles » et de partir de l’alimentation comme vecteur d’activité économique mais aussi de rencontre. Dans un esprit de soutien à l’alimentation durable, nous avons eu l’idée de créer une « manufacture ». Nous l’entendons comme un bâtiment accueillant un ensemble de petites et moyennes entreprises actives dans le domaine de l’alimentation et qui pourraient nouer des synergies sur divers plans : consommation d’énergie, gestion des déchets, l’échange de produits, dans un concept d’économie circulaire. Lors de l’appel à projet FEDER 2014-2020, nous avons pu intégrer deux projets dans un seul bâtiment : l’abattoir urbain et la manufacture.

Donc, concrètement, l’abattoir urbain prendrait place au rez-de-chaussée
et au premier. Aux étages, investiraient des entreprises liées à la production alimentaire ?

Oui, tout à fait. Et sur la toiture, nous envisageons une extension de notre projet d’agriculture urbaine du Foodmet. Abattoir reste propriétaire d’une partie du bâtiment – à savoir des lignes d’abattage et des ateliers de découpe. Les autres affectations pourraient être gérées par des tiers. Pour l’instant, nous les imaginons s’installer aux étages mais le bâtiment pourrait se construire autrement.

« Nous l’entendons comme un bâtiment accueillant un ensemble de petites et moyennes entreprises actives dans le domaine de l’alimentation »

Projetons-nous dans quelques années. La Manufakture est enfin construite. À quoi va ressembler le site ?

La Manufakture va s’installer côté Métro Delacroix, sur l’emplacement de l’ancien marché aux viandes et sur une partie de l’actuel parking. Quand les travaux seront terminés, l’espace arrière du marché couvert va se libérer. Cette partie du site est imaginée comme une grande plaine pour organiser le marché généraliste.

Vous n’avez pas peur d’attiser les convoitises devant tant d’espace libre de construction ?

La pression existera toujours. C’est pourquoi notre Master Plan est tellement important. Pour abattoir, c’est un fil rouge. Dans celui-ci, cette grande plaine s’étend derrière le marché couvert. Pourquoi ne pas y construire aussi un entrepôt urbain? Nous pourrions l’imaginer sur de gros pilotis, permettant aux échoppes de s’installer dessous lors du marché. Ses étages pourraient servir d’espace de parking et nous résoudrions ainsi un des gros problèmes du quartier : la mobilité. On nous interpelle souvent : où garer les voitures et les camionnettes des marchands ? Ce bâtiment pourrait fournir une solution. Toutefois, Abattoir reste prudent : nous ne voulons pas favoriser l’augmentation de la circulation automobile. Nous restons très demandeurs d’une amélioration de l’accès piétons et de transports en commun.


C’est quoi un Master plan ?

Un master plan, que l’on peut traduire en français par « plan directeur », est un document rédigé par un architecte ou un urbaniste qui trace les grandes lignes d’un projet d’urbanisme : la construction d’un nouveau quartier, la transformation d’un site. Outre le contexte existant, il situera la position des nouveaux bâtiments, leurs dimensions, et parfois leur destination principale comme par exemple une école ou des logements. Il montre aussi où se trouvent les rues et les espaces extérieurs comme, par exemple, un parc public ou des jardins privés. On n’y trouve pas d’informations sur les matériaux utilisés pour les façades ou les revêtements de sol, sur les sources d’énergie, la gestion des déchets etc..

En général, un master plan est réalisé sur demande du propriétaire des terrains : la Région de Bruxelles-Capitale, une commune, ou une société privée. Ensuite, avec son master plan en main, le propriétaire va pouvoir aller consulter les pouvoirs publics ou des financiers pour voir si son projet est réalisable. Par la suite, le projet peut être développé et construit. Les démarches peuvent alors prendre plusieurs années. Mais le projet peut tout aussi bien être abandonné.

Un master plan n’a pas de valeur légale. Ce n’est pas parce qu’un propriétaire en a réalisé un que celui va être exécuté tel quel. Il s’agit essentiellement d’un outil de communication qui présente l’avancement de l’étude d’un projet urbanistique. Il n’est pas soumis obligatoirement à une consultation publique.

  1. Fonds européen de développement économique et régional : contribuer au renforcement de la cohésion économique et sociale en réduisant les disparités régionales.